
Le mythe du karthala
« Hale ndrabo nedjoshindana mdru wamdroni(tout conte est un mensonge et ira en 'enfer celle ou celui qui contestera) »
Il était une fois sur les îles de la lune !
Il était une fois sur les îles de la lune, un pays merveilleux très lointain, situé quelque part dans l'océan indien, un endroit où l'humanité était en symbiose avec l'univers. Là-bas, les premiers habitants furent heureux, en harmonie avec les divinités. Mais un jour, tout a basculé. La colère des divinités maléfiques a plongé le pays dans le chaos, l'anarchie et le désordre...
Cela se passait en pays kamit, il y a bien longtemps et Nzambia Npungu, le Dieu créateur de l'univers a crée toutes les choses sur Terre : Les arbres, les forêts, des montages, des océans, bref toutes les choses sur la Terre... Le lendemain, il se reveilla et trouva son ½uvre est incomplète ; Alors il reprend et créa ensuite les vents, les tempêtes, les ouragans, les tremblements de terre, les continents, les îles et les volcans etc.... Et bien entendu les animaux et les divinités qui ne sont que des parcelles de lui-même, voués à participer l'½uvre de la maat, à l'équilibre du monde.
Et, parmi ces divinités, certaines comme Mollah et Djamdjam furent en charge de soigner les âmes et de répandre l'amour chez les humains et les animaux dans tout l'univers. Contrairement aux divinités du mal, comme Serah et Dimkuu qui incarnent le désordre dans l'humanité. D'autres sont liées à l'équilibre de la nature de quatre éléments dont le vivant mobile, le vivant immobile, l'eau et l'air. Il fut le 1er peuple kamit sur terre et vécut heureux pendant très longtemps comme seule race dans le monde. Ils ont bâti des civilisations, créé l'humanité et vécu en paix pendant très longtemps. Sa spiritualité fut kamit fondée sur le culte des ancêtres. C'est un ainsi que toutes les divinités et les hommes adoraient le père-mère, le divin Nzambia Npungu. Cette spiritualité fut la base des règles régissant l'ordre naturel et l'ordre cosmogonique. Ils vécurent l'Eden sur terre pendant très longtemps.
Mais hélas ! Un jour, les hommes se sont pris pour Dieu... L'ordre fut inversé. La malédiction s'est abattue sur le pays kama. C'est le chaos l'ordre du mal s'est rependu sur la terre. Alors, le tout puissant, le père-mère, Nzambia NPUNGU ne peut tolérer la haine et la barbarie ronger les hommes. Il convoqua un grand kugumagno (grand congrès) pour y mettre fin à la bêtise humaine. Cet événement eu lieu au pied du kilimandjaro, pendant une nuit noire. Toutes les divinités furent présentes dans l'assistance ; Il y avait celle de l'eau, du feu, de la terre, des forêts, des volcans, des océans etc. La colère de Nzambe npungu fut grande, très grande ! Bouillonnant comme un magma, sa colère a déclenché les éléments : les cyclones, les tempêtes, les ouragans etc. Dans son récit, le père-mère déclara : « A vous tous ! Divinités et génies ; l'humanité est malade. Il est guidé par serah et dimkuu, deux forces maléfiques. Il faut guérir l'âme, la rendre humaine. Mais dans ce monde en pleine dérive et déconnecté du père-mère, le tout puissant attachait une pensé particulière à l'archipel des Comores... A vous mes créatures de créatures divines ! L'archipel des Comores a droit à la paix, Plaida le divin de divin, Nzambé Npungu... A vous demi-dieux, répéter avec moi cette invocation, ordonna-t-il: « Oh kunta-Kinté ! Oh mawuwa-mawuwa Mpango ya Zumba ! Moi créature des créatures ! Ma colère durera aussi longtemps que le mal rongera les c½urs des hommes, ma rage bouillonnera aussi longtemps que la maat aura déserté les c½urs des êtres et mon c½ur s'apaisera le jour où l'amour, la justice et la paix se gagneront toutes les maisons. »
-Et toi Mollah, Et toi Djamdjam ! L'oracle vous a choisis pour être les sauveurs de ce peuple Comorien, en proie aux mauvaises divinités et aux mauvais génies. Le devoir vous revient d'instaurer la paix et la justice dans ce petit pays...
Très rapidement, dans l'archipel au parfum, Mollah et Djamdjam se sont appliqués à la lutte contre les forces du mal... Contre Dimkuu, Serah et les génies. Mais la bataille fut rude ; L'anarchie a continué à se perpétuer malgré eux... L'esprit du mal, Dzimkuu, Serah et les génies comme Djini bahari, Djini msiru, Msomali, Djini lakibushi, se sont associés à Blmapuzi( une divinité blanche) en charge de la destruction de l'univers. Mais essentiellement leur pouvoir tient sa force d'un objet sacralisé et malfaisant (kagnamwamba) ou talisman. Alors, Djam-djam et mollah ont décidé de contourner cette puissance maléfique, et bien évidemment aller dérober cet objet le kangnwamwaba (parchemin), sur lequel repose le pouvoir destructeur ...
C'est Ainsi que tard dans la nuit, pendant que les puissances maléfiques se reposaient, Djam-djam et Mollah se sont introduits discrètement dans le palais maléfique, à la recherche de cet objet sacré, caché dans un mfuko en cuir de léopard. Sans peine, les esprits vont les guider jusqu'à l'endroit où fut dissimulé ce talisman. Très vite, ils ramenèrent cet objet démoniaque, composé par une pierre noire, par un ½il d'éléphant, un pénis d'hippopotame etc. Et selon la légende, Le roi Salomon aurait perdu ce kangwamwaba ici, lorsqu'il a passé sa nuit de noce avec la reine Saba aux Comores.
Puis rapidement il fallait désacraliser, désactiver, afin ôter le pouvoir malfaisant qui émanait de cet objet. Et généralement dans la cosmogonie kamite, ce rituel se fait au cours de la nuit, au moment où tous les esprits sont actifs. Alors la nuit venue, Mollah, Djam-Djadjam et tous les génies chargés d'accomplir le bien, se sont réunis sur le mont Karthala, situé à 4000m d'altitude pour une ultime cérémonie, destinée à rendre inopérant le kangnwamwamba: La nuit a commencé par les invocations maléfiques, par les prières vouées au désenvoutement du mal. Les objets, c'est à dire la pierre noire, l'½il d'éléphant, le pénis d'hippopotame, furent posés sur un immense rocher. Une procession commença autour du rocher sur lequel entreposés. Ils tournèrent pendant plus d'une heure en prononçant les chants sacrés du désenvoutement.... et ces voix se propageaient dans l'univers. Ces chants emportaient par les airs atteignirent le point d'orgue, voyagèrent à travers les ondes et retentissent partout sur la pleine : « Ô Dzimkuu, toi serah, toi Djinibahari, Ô toi Msomali, Ô Djini yakibushi et toi djini msiru, Ô toi Raouhani. Salam Anta salam iho mparwao namdje hodzindani maserani, pvobwedju ha mchakowo, yeza fungwa zifugula, mdro hawana namaji ! salam antasalam ! Je vous conjure de cesser le chaos et l'anarchie dans ce pays... Le jour dernier le grand châtiment est à vous, à vous tous, grands profanateurs des âmes et de l'univers.
Au bout de quelques formules magiques, les voix devinrent harmonieuses avec l'univers: L'oracle se précise : L'univers s'ouvrit et tout à coup les nuages s'assombrirent, les tornades, les tonnerres éclatèrent et les éclairs embrasèrent le ciel. Quand tout à coup, retentit une grande explosion volcanique, embrase le ciel et cela avant la fin de la cérémonie: Ce fut, pour la 1ère fois, la naissance du volcan Karthala situé à 4000 m d'altitude. Dans l'explosion, un champignon de fumée se forma au-dessus, environ 2 km de hauteur et les cendres chargés de souffre retombèrent sur sol sur les 4 îles quelques heures après. Elles formèrent un manteau de neige quelques temps après ce big-bang. La légende dit que ces cendres renferment un pouvoir démoniaque...Et tous ceux qui naîtront sur ces îles seront porteurs du germe de cette malédiction. Mais hélas, le souffle d'explosion, a projeté le kangnamwamba dans l'océan et le malheur ce qu'il fut avalé par combessa(c½lacanthe). Alors voilà l'anarchie qui a des beaux jours dans ces iles ...
Mais après cette catastrophe, l'oracle a parlé et il nous apprend que: Ce pays sortira de son anarchie par sa jeunesse comorienne... Mais plus particulièrement la jeunesse comorienne pour qui , son placenta, n'est pas enterré dans ce pays. Ces jeunes mettront fin à l'anarchie et le désordre dans ce pays, parce que le pouvoir mystique du volcan Karthala n'a pas d'influence sur elle. Elle seule réussira sa mission dès lors qu'elle renouera avec ses ancêtres méritants, en leur donnant une place près d'elle. Enfin, le sort de ce peuple peut changer, le jour où, un pécheur comorien sortira des entrailles de l'océan le Gombessa (Coelacanthe) qui porte en lui le kangnamwamba depuis l'explosion volcanique.
C'est ainsi que les comoriens vivront en paix dans la justice et l'ubuntu ... Il n'y aura ni mohélien, ni anjouanais, ni mahorais et ni ngazidja, seulement des Comoriens.
Rende riwono kaharaya uhombagnogo, nahatruhuwa bawo ngulolyo yarambiye neramli pvoyahadja karidjakosa : ngebio mwana pvokawo lesaha kalidjalala pvanu, ngebidiyo rirwaliwa nfi yadjonga, rirwaliwa legombesa bayilo lireleza kanyamwaba
Kari abdou toihir